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Des otages israéliens et des prisonniers palestiniens libérés avec la trêve

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Photo d’Aviv Asher, 2,5 ans, sa sœur Raz Asher, 4,5 ans, et sa mère Doron, réagissent lors de leur rencontre avec Yoni, le père de Raz et Aviv et le mari de Doron, après leur retour en Israël. /Photo prise le 25 novembre 2023 à Petah Tikva, Israël

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par Bassam Masoud et Maayan Lubell

GAZA/JERUSALEM (Reuters) — Le Hamas devrait libérer un deuxième groupe d’Israéliens samedi, alors que la trêve de quatre jours prévue pour permettre l’échange de 50 otages contre des prisonniers palestiniens se poursuit dans la bande de Gaza assiégée.

Des sources au sein des services égyptiens de sécurité ont déclaré que le Caire avait reçu du Hamas les noms de 14 femmes et enfants israéliens et attendent des précisions sur la date à laquelle les otages seront remis aux autorités égyptiennes.

Les responsables israéliens de la sécurité, de leur côté, étudiaient samedi cette liste, mais le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a pas confirmé le nombre d’otages ni la date de leur libération.

Parmi les otages libérés vendredi, des images diffusées par le centre médical pour enfants Schneider ont montré Ohad Munder, âgé de neuf ans, qui a couru dans un couloir du centre hospitalier avant de tomber dans les bras de son père.

Lui et trois autres enfants libérés en même temps étaient en relativement bon état, a déclaré à la presse Gilat Livni, directrice du service de pédiatrie du centre hospitalier. Certains eux ont évoqué les épreuves endurées, a-t-elle ajouté, sans plus de détails.

«Ils ont partagé leurs expériences, nous sommes restés debout avec eux jusqu’à tard dans la nuit et c’était intéressant, bouleversant et émouvant», a-t-elle raconté.

Les autorités pénitentiaires israéliennes ont déclaré samedi se préparer à libérer 42 détenus palestiniens supplémentaires, conformément aux termes de l’accord conclu la semaine dernière sous l’égide du Qatar.

La trêve entre Israël et le Hamas, la première signée en sept semaines de conflit, prévoit que 50 femmes et enfants détenus par le groupe palestinien soient libérés par étapes sur une période de quatre jours, en échange de 150 femmes et enfants palestiniens qui font partie des milliers de personnes détenues dans les prisons israéliennes.

Les combattants du Hamas ont libéré vendredi 24 otages — 13 Israéliens, 10 ouvriers agricoles thaïlandais et un Philippin — et Israël a ensuite relâché 39 femmes et adolescents palestiniens.

Les familles des otages se sont félicitées de ce dénouement évolution tout en ayant une pensée pour les personnes encore détenues à Gaza.

«Je suis heureux d’avoir retrouvé ma famille», a déclaré Yoni Katz Asher, dont la femme Doron et les enfants Raz et Aviv ont été libérés vendredi. «Mais je ne me réjouis pas, je ne me réjouirai pas tant que le dernier des otages ne sera pas rentré chez lui», a-t-il dit.

DES CAMIONS D’AIDE

Israël et le Hamas ont fait savoir que les hostilités reprendraient dès la fin de la trêve, même si le président américain Joe Biden a dit voir une possibilité réelle de prolongation de la trêve.

Le chef de la Maison blanche a estimé que cette pause constituait une occasion cruciale d’acheminer de l’aide humanitaire à Gaza et a refusé de se prononcer sur la durée de la guerre entre Israël et le Hamas.

Israël s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque du 7 octobre où les combattants du groupe palestinien ont tué 1.200 personnes et pris environ 240 autres en otage après avoir franchi les barrières de sécurité autour de la bande de Gaza.

Depuis lors, Israël a pilonné Gaza, tuant environ 14.000 personnes, dont près de 40% d’enfants, selon les autorités sanitaires palestiniennes.

Sur les 2,3 millions d’habitants de Gaza, des centaines de milliers ont quitté leurs logements.

A la faveur de la trêve en vigueur, l’aide a commencé à affluer dans la bande de Gaza.

Un convoi de l’Onu a ainsi livré de l’aide dans deux installations pour personnes déplacées dans le nord de l’enclave palestinienne pour la première fois depuis plus d’un mois, a indiqué le bureau humanitaire de l’organisation internationale.

Quatre camions de carburant et quatre autres transportant du gaz domestique ont traversé le point de passage de Rafah pour entrer dans la bande de Gaza ce samedi. Les Palestiniens, qui souffrent d’une grave pénurie de carburant en raison du blocus israélien sur l’enclave, ont fait de longues files d’attente pour remplir leurs bombonnes de gaz.

Les organisations humanitaires ont également profité de la trêve pour évacuer les patients et le personnel de santé de certains hôpitaux du nord, touchés par des bombardements et un manque de carburant.

LA PEUR EST TOUJOURS PRÉSENTE

La Thaïlande s’est félicitée de la libération à Gaza de dix de ses ressortissants vendredi dans le cadre d’un processus distinct sous la médiation de l’Égypte et du Qatar. Elle a cependant souligné 20 de ses ressortissants étaient toujours en détention. L’Iran a assuré avoir également contribué à la libération otages thaïlandais en fournissant une liste de noms au Hamas.

Parmi les personnes libérées figure Vetoon Phoome, un ouvrier agricole thaïlandais, dont la famille pensait qu’il avait été tué lors de l’attaque du 7 octobre, selon les déclarations de sa sœur, Roongarun Wichagern.

«Je ne suis pas mort, je ne suis pas mort», a-t-il dit, a raconté sa soeur depuis son domicile dans le nord-est de la Thaïlande, qualifiant de «miracle» la survie de son frère, âgé de 33 ans.

Dans les foyers palestiniens, la joie de retrouver ses proches est teintée d’amertume. Dans au moins trois cas, avant la libération des prisonniers, la police israélienne a procédé à des perquisitions au domicile de leurs familles à Jérusalem, selon des témoins. La police s’est refusée à tout commentaire.

«Il n’y a pas de véritable joie, pas même cette petite joie que nous ressentons dans l’attente», a déclaré Sawsan Bkeer, la mère de Marah Bkeer, une Palestinienne âgée de 24 ans, emprisonnée pendant huit ans pour une attaque au couteau en 2015.

«Nous avons encore peur de nous sentir heureux», a-t-elle ajouté.

A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, Tahani Al Najjar, une Palestinienne qui a retrouvé sa maison en ruines, a déclaré qu’une pause dans les combats n’était pas suffisante.

«Dites-moi ce que nous avons obtenu de cette trêve», a-t-elle demandé. «Qu’avons-nous obtenu de cette trêve? Vous n’avez fait que nous faire mal au cœur. Voulez-vous trouver une solution pour nous? Vous devriez faire une trêve permanente pour nous», a-t-elle déclaré.

(Reportage Bassam Masoud, James Mackenzie, Henriette Chacar, Nafisa Eltahir, Ahmed Mohamed Hassan, Emma Farge; avec la contribution de Jeff Mason; Rédigé par Idrees Ali, Grant McCool, Ingrid Melander; version française Claude Chendjou)

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